Excelsior Hôtel Régina, Cimiez, Nice. La Reine et sa suite – 100 employés et courtiers – séjournèrent ici dès son ouverture en 1897. Affiche par Tamagno, vers 1900.
La Reine Victoria sur la
Côte d’Azur
C’est au printemps 1882 que la Reine Victoria, âgée alors de 62 ans, vint sur la Côte d’Azur pour la première fois. Cette région, qu’elle appelait ” un paradis de nature ” transforma littéralement les deux dernières décennies de sa vie. A chacune de ses arrivées sur le sol français, son visage s’illuminait et elle y oubliait ses inhibitions imposées par son quotidien en Angleterre. Elle vint neuf fois sur la Côte d’Azur, plus qu’à n’importe quel autre endroit d’Europe continentale. ” Oh, si seulement j’étais à Nice, me rétablirais-je alors “, dit-elle lorsqu’elle était mourante.
Elle y passait le plus clair de son temps en compagnie de son étrange suite : son austère serviteur écossais, John Brown, personnage central du récent film ” Mrs. Brown ” et son perturbant secrétaire indien, le Munshi, Abdul Karim.
Les invités comprenaient des membres extraordinaires de la royauté européenne, comme le réprouvé Léopold II, Roi des Belges, qui, sur son lit de mort, épousa une ancienne prostituée, et ses filles, Louise et Stéphanie, personnages centraux de deux des plus grands scandales royaux du 19ème siècle.
La présence sur la Riviera de la Reine Impératrice Victoria, monarque de ce qui était alors l’empire le plus puissant du monde, fut d’une grande importance pour la région et pour la France, car elle affirma et renforça la position de la Riviera de premier centre de villégiature des Britanniques, comme des autres Européens et ainsi que des peuples des Amériques.
L’importance de cette présence se traduit par l’augmentation des visiteurs pendant les deux décennies où elle s’y rendit, par l’inquiétude des Français vis à vis des conséquences néfastes sur l’industrie du tourisme si elle en était venue à annuler son séjour en 1899 pour cause de mésentente franco-britannique, ou encore, par les nombreux hôtels, cafés et routes qui portent son nom et par le nombre de statues érigées en son souvenir.
La Reine séjourna à Menton, Cannes, Grasse, Hyères et enfin, à Nice, où elle descendit à deux occasions au Grand Hôtel, et par trois fois, à l’Excelsior Hôtel Régina dont la construction prit spécialement ses besoins en compte. Là, elle reçut le Président Faure et l’Impératrice Eugénie, Sarah Bernhardt y joua pour elle. La Reine se divertissait en France, elle aimait en particulier jeter des fleurs aux jeunes officiers de l’armée lors des festivités florales. Une de ses dames de compagnie affirma que sur la Côte d’Azur, la Reine s’amusait de tout, comme si elle avait 17 ans au lieu de 72. Dans son journal elle décrivit la région comme ” ce beau pays que j’aime et admire tant “.
Le livre établit la relation entre les lieux que la Reine a visité, ceux où elle a séjourné et les nombreux édifices encore en place aujourd’hui.
L’ouvrage est le résultat de recherches aux Archives Royales à Windsor, aux Archives Départementales des Alpes-Maritimes (conduites par un chercheur français ) et de l’étude des annales gouvernementales. Il contient aussi de nombreuses informations inédites tirées des journaux intimes de la Reine.
Michael Nelson fut Directeur-Général de Reuters, l’agence de presse internationale. Il vit à Londres et à Opio, près de Grasse, dans les Alpes-Maritimes. Précédemment, il a écrit War of the Black Heavens : The Battles of Western Broadcasting in the Cold War.
Sommaire :
Introduction
Prologue
1 1882 Menton – Chalet des Rosiers
2 1887 Cannes – Villa Edelweiss
3 1891 Grasse – Grand Hôtel
4 1892 Hyères – Hôtel Costebelle
5 1895 Nice – Grand Hôtel
6 1896 Nice – Grand Hôtel
7 1897 Nice – Hôtel Excelsior Régina
8 1898 Nice – Hôtel Excelsior Régina
9 1899 Nice – Hôtel Excelsior Régina
Epilogue
Chronologie
Bibliographie
Remerciements
Illustrations
Index